Rencontre avec le Bachaga Boualem
Le bachaga Boualem et le doyen Jacques Peyréga, accompagné de son assistante Mme Bénéfice, dans son village de Lamartine, en avril 1955
Jacques, à cheval à Lamartine, en octobre 1955
En avril 1955, Jacques Peyréga, nommé depuis Janvier doyen de la Faculté de Droit d'Alger, rencontre le bachaga Boualem, dans sa ville de Lamartine dont il était maire. Le bachaga Boualem était un de ces chefs traditionnels (le bachaga est le grade supérieur au caïd) sur lesquels reposait la pacification de l'Algérie depuis les débuts de la colonisation en 1830. Boualem fut un des premiers chefs à lever une harka (troupe de harkis) et à s'opposer aux Algériens rassemblés dans le FLN. Elu député gaulliste en 1958, il soutiendra l'OAS, créera avec Jacques Soustelle le front pour l'Algérie Française, avant de se replier en France en mai 1962, dans les Bouches du Rhône, avec 200 de ses harki .
La rencontre de Jacques Peyréga avec le bachaga Boualem, dont témoignent ces photos, est pour nous surprenante : en effet Jacques prendra parti pour la cause Algérienne et devra, pour cette raison, quitter précipitamment l'Algérie en avril 1957, menacé par l'OAS. Or il semble avoir eu une relation cordiale avec le bachaga Boualem, dont Simone racontait qu'il avait offert un mouton et une main de fatma en or pour la naissance de leur fille Catherine.
Mais peut-être cette relation était-elle seulement protocolaire, puisque Jacques était doyen de la Faculté de Droit d'Alger, tandis que le bachaga Boualem, député UNR, était en 1955 vice -président de l'Assemblée Nationale française.